En France, aujourd’hui, les femmes sont faiblement engagées dans les domaines scientifiques, technologiques et numériques, pour exemple moins d’un tiers des ingénieurs sont des femmes.
Si l’égalité entre les filles et les garçons fait partie de la promesse républicaine de l’École, il subsiste des déséquilibres et des inégalités de genre au sein du système éducatif. Les disparités dans les disciplines citées apparaissent dès le premier degré et perdurent jusque dans les choix des spécialités au baccalauréat et ceux des poursuites d’études.
Le projet Maryam Mirzakhani
Le ministère de l’Éducation nationale a conçu un projet expérimental avec pour objectif d’amener plus de jeunes filles à choisir les enseignements de mathématiques et d’informatique et à les poursuivre dans l’enseignement supérieur. Le projet durera de 3 à 5 ans.
Cinq laboratoires de recherche ainsi que le Conseil de l’évaluation de l’École accompagnent cette expérimentation. Un comité scientifique a été créé en vue, à la fois, d’établir le suivi des cohortes participant à ce projet, d’en conseiller les évolutions et de produire en lien avec la recherche universitaire de nouvelles ressources pédagogiques.
Cette démarche mettra en synergie l’ensemble des acteurs du Valenciennois de l’école primaire à l’université, en s’appuyant sur la recherche expérimentale, et conjuguera formation des personnels, sensibilisation des élèves et de leurs familles, innovations pédagogiques, et renforcement des liens avec l’enseignement supérieur.
Pourquoi « Maryam Mirzakhani » ?
Ce projet est intitulé Maryam Mirzakhani, en hommage à la mathématicienne iranienne, première femme à avoir obtenu la Médaille Fields en 2014 pour ses travaux liés à la dynamique et la géométrie des surfaces de Riemann.
Son audace intellectuelle et le succès de ses recherches montrent que les sciences sont aussi pour les femmes un espace de liberté et de réussite permettant, à la fois, leur émancipation personnelle et leur contribution décisive au développement des connaissances.
Pourquoi Valenciennes ?
Le territoire Valenciennois a été choisi comme lieu d’expérimentation. Dans un périmètre restreint, ce bassin de vie dispose de nombreuses écoles, collèges et lycées accueillant un public scolaire très hétérogène, d’une université (Université polytechnique Hauts-de-France) et d’une école d’ingénieurs (INSA Hauts-de-France)
Au lycée de l’Escaut
Le lycée de l’Escaut de Valenciennes vous ouvre aujourd’hui ses portes afin de vous présenter des dispositifs innovants et expérimentaux issus de son projet d’établissement en lien avec les besoins identifiés et repérés en amont.
Ces dispositifs sont axés essentiellement sur le développement de l’appétence scientifique et mathématique chez les jeunes filles.
Riche d’une 1ère introduction des mathématiques au service des enseignements scientifiques en classe de première lors de l’année scolaire 2021-2022, il a été décidé pour l’année scolaire 2022-2023, dans le cadre du projet du lycée, l’intensification des mathématiques pour tout le niveau première au regard des besoins identifiés par les enseignants sur les plans disciplinaire et pluridisciplinaire. En effet il s’agit de proposer des enseignements mathématiques sous une autre forme et dans un autre contexte – c’est-à-dire faire des maths autrement.
Co-enseignement maths-sciences
Chaque élève de première générale bénéficie aujourd’hui d’1h30 de mathématiques dans le tronc commun – dont 1 heure est co-enseignée par un professeur de mathématiques et un professeur de sciences physiques et chimiques.
Cet enseignement est obligatoire pour toutes et tous. Il ne fait pas l’objet d’une évaluation, permettant plus facilement à l’élève de s’autoriser le droit à l’erreur sans risque d’abandon prématuré et infondé des apports de la discipline mathématique.
Les objectifs de ce dispositif sont triples
- En tout 1er lieu, une dimension pédagogique
Donner à tous les élèves des outils et langages mathématiques leur permettant de progresser et de performer dans les spécialités retenues
Donner du sens aux enseignements mathématiques en démontrant les liens existants entre les différentes disciplines
- Puis, une dimension éducative
Développer le travail en équipe chez les élèves
Responsabiliser les élèves par du coaching en développant l’entraide, la solidarité et le partage entre pairs des savoir-faire
Développer l’autonomie dans une configuration différente des apprentissages tel que traditionnellement nous les connaissons
- Et enfin une dimension tout aussi importante l’orientation
Casser les représentations genrées en redonnant confiance dans le potentiel de chacun, faire évoluer les mentalités
Lutter contre l’orientation genrée et l’auto-censure, permettre à plus de jeunes filles de poursuivre dans les enseignements mathématiques et scientifiques
Démontrer aux jeunes filles qu’elles ont toute leur place dans les parcours mathématiques et scientifiques
RETROUVEZ LA VIDÉO RELATIVE A CETTE EXPÉRIMENTATION EN SUIVANT CE LIEN